En forme d’incipit

« -Alors tu vas vraiment faire ça?…Tu veux évoquer tes souvenirs?

-oui, je n’y peux rien, ça me tente, je ne sais pas pourquoi.

-C’est peut-être…est-ce que ce ne serait pas…on ne se rend parfois pas compte..c’est peut-être que tes forces déclinent…

-Non, je ne crois pas… du moins je ne le sens pas….

-Et pourtant ce que tu veux faire….est-ce que ce ne serait pas…. »

Nathalie SARRAUTE   (Enfance)

Les hésitations de Nathalie Sarraute trouvent en chacun de nous leur propre résonance. Rassembler  mes souvenirs, non! Quel intérêt? Et  puis cela demande de la précision, cela impose de la réserve, cela pourrait blesser, même involontairement, sauf à s’autocensurer ce qui n’est pas mon objet. Mais Dire, et d’abord Se Dire, en premier lieu à soi-même, pour distancier le propos, et donc pour l’objectiver.

Convoquer aussi à l’évidence la littérature, étayer son propre discours en référence au propos du poète:

« Pourquoi

Ne se dire à soi-même

Que les mots

Venus des autres »

Eugène Guillevic in « Lexiquer » (1986)

C’est ce qui échappe aux mots que les mots doivent dire. Ce que nous ressentons n’est inscrit nulle part.

Voilà, ça commence fort. Si vous avez envie de me lire, dites vous que j’écris d’abord pour moi, que j’ai paraît-il désormais le temps de le faire, que j’ai aussi l’intention de ne pas négliger l’actualité, de prendre le recul nécessaire et non de commenter dans l’immédiateté. Enfin que je serais heureux de dialoguer avec vous si vous jugez opportun de me faire part de vos réflexions.

A bientôt.                                                               le 29 / 09 / 2014