Maître Jacques »-Combien serez-vous de gens à table?
Harpagon:- Nous serons huit ou dix: mais il ne faut prendre que huit. Quand il y a à manger pour huit, il y en a bien pour dix. » L’AVARE (III,1)
Les aphorismes sont parfois comiques, surtout détournés, mais ne font rire à gorge déployée ni La Baleine, ni le Krill, ni l’ensemble de la vie associative qui voient leurs subventions chuter de 10 à 20% alors que les élus affirment dans une conférence de presse qu’avec moins on peut faire mieux.Harpagon est toujours vivant.
N’est-ce pas d’une certaine façon traiter avec désinvolture l’investissement de tous les bénévoles et de tous les professionnels qui eux se dépensent sans compter pour faire vivre la commune? Ce qui est vrai pour Onet l’est aussi pour le Grand Rodez, l’est aussi pour la nation dans son ensemble, l’est aussi pour l’Espagne, la Grèce, le Portugal. La liste n’est pas exhaustive.
Tout autant pourrait-on comprendre que les temps soient difficiles – pas pour tout le monde: 20 milliards aux entreprises qui continuent à licencier, subventions de la CAGR distribuées aussi à des multinationales sous prétexte de développement local- tout autant est-on en train de rendre exsangue tout ce qui fait le plaisir de la vie, rapproche les gens, valorise les cultures et tisse le lien social.
Du fait de cette marche forcenée vers les égoîsmes et le profit, on rencontre de plus en plus de gens exacerbés, vivant dans les difficultés, voire la misère, qui un jour demanderont des comptes. Et ce jour-là, je suis certain qu’on trouvera des finances pour embaucher et déployer des forces de l’ordre ayant, hélas, pour consigne de réprimer les mouvements de contestation avec tous les enchaînements de violences que cela suppose.
Nous venons d’en vivre récemment, chez nos voisins du Tarn, un épisode éloquent dû à l’autisme de certains responsables politiques: bilan un mort, des dégâts considérables et une tragédie qui auraient pu être évitée.