Louis ARAGON : Je chante pour passer le temps.

« Je chante pour passer le temps

Petit qu’il me reste de vivre….. »

Louis Aragon : Nostalgie

Cependant, le temps fuit si rapidement qu’il ne nous laisse que peu le loisir de jouir des plaisirs de la vie ou  de méditer sur les événements qui font le quotidien de notre existence.

De petits problèmes matériels énergivores au farniente des « ponts » au soleil du littoral héraultais , ce mois de mai ne m’a laissé aucun instant pour mettre en forme quelques réflexions.

Pourtant il y aurait eu matière à dire, entre autres sujets, quant aux résultats des élections départementales. Sur Onet les candidats de droite, soutenus par la municipalité actuelle,ont été élus. C’est un fait incontesté. Toutefois, quand le maire,par voie de presse, estime que « grâce à ce score sans appel, nos concitoyens témoignent également de leur confiance envers l’action mise ne oeuvre depuis mars 2014 par la nouvelle majorité municipale que j’ai l’honneur de présider »,  je souhaiterais l’inviter à moins de triomphalisme et à un peu plus de réserve. Sur 7791 électeurs, ses candidats ont réalisé au 1° tour 1423 voix soit 18,27% des inscrits et au 2° tour 2022 voix soit 25,9% des inscrits. Les chiffres sont cruels. Tout juste un quart de l’électorat, c’est peu.

De plus, contre toute logique au vu des résultats du premier tour, s’ils ont été élus au second tour, c’est d’une part dû à l’abstentionnisme de nombre d’électeurs de gauche qui ont voulu sanctionner le gouvernement, d’autre part à de déplorables règlements de comptes à gauche.

A l’issue de ce scrutin, une seule conclusion s’impose: chacun devrait s’interroger sur la véritable portée de ces résultats, sur les véritables raisons qui poussent les électeurs à déserter les urnes et sur les risques qui en découlent pour la démocratie dans notre pays. Pour cela un brin de lucidité serait le bienvenu. Jean Jaurès disait aux lycéens d’Albi: « le courage, c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ».

A contrario d’Aragon, je préfère dire avec Jean Ferrat:

« Il se peut que je vous déplaise

En peignant la réalité

Mais si j’en prends trop à mon aise

Je n’ai pas à m’en excuser

je ne chante pas pour passer le temps »

C’était lundi soir sur FR3, un émouvant hommage à l’artiste par Henry-Jean Servat pour qui  » Ferrat a appris aux gens à vivre debout ».

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