Quatre Saisons quartier prioritaire de la politique de la ville
Une démarche initiée par la CAGR, il y a plus de 2 ans, à la suite d’un travail statistique sur l’habitat, confirmait que dans ce quartier d’Onet le Château (comme dans quelques autres de la ville centre) existent d’importantes inégalités de revenus et un taux de chômage élevé dépassant parfois les 30%. Elle avait permis, en juillet 2014, que soit retenu par le Ministère de la Ville, pour les Quatre Saisons, le principe de quartier prioritaire, à l’instar de Villefranche de Rouergue ou de Auch, parmi moins de 1800 sites au plan national contre plus de 2500 antérieurement.
Après un travail de mise en forme du programme à réaliser, a eu lieu, le 24 juin dernier, la signature officielle du contrat piloté par l’Etat en la personne du Préfet, par Rodez Agglomération en la personne de son Président et par la commune d’Onet le Château en la personne de son Maire, ainsi que par divers partenaires associés.
Tout naturellement, ayant été pour partie à l’origine de cette volonté politique lors du précédent mandat, cela grâce à la participation active des services de l’agglomération, bien que je puisse regretter que d’autres quartiers n’aient pas été retenus, je me réjouis de voir que la démarche a résisté aux changements électoraux et je salue ce type de continuité qu’on qualifie de républicaine qui traduit tout simplement la prise en considération d’une nouvelle volonté de citoyenneté.
Chacun sait qu’en ces temps de disette budgétaire à laquelle sont soumises les collectivités territoriales, la manne financière attendue sera plus que modeste. Cependant, cette initiative permettra de mieux mobiliser les crédits de droit commun. De plus, au-delà des objectifs qui sont définis en matière de réussite scolaire, de cadre de vie, d’insertion professionnelle, d’accès aux droits,aux soins et aux services,de gestion urbaine de proximité pour un mieux vivre ensemble, je souhaite retenir l’idée obligée de la création d’un conseil citoyen car ainsi en a décidé le législateur.
Il m’apparaît qu’il s’agit là d’une avancée notoire car ce conseil sera composé pour part de 50% de représentants des habitants tirés au sort à partir des listes électorales de la commune. Jusqu’à ce jour, en matière de politique de la ville, trop de décisions avaient été prises « d’en-haut », se révélant inefficaces car, malgré une volonté louable, elles ne répondaient pas aux besoins immédiats des populations. Il en fut ainsi, par exemple, des programmes « démolitions-reconstructions » très onéreux et mal acceptés alors que le premier besoin pour les gens vivant dans l’habitat ancien était d’abord d’avoir un emploi et un salaire pour pouvoir vivre décemment et ensuite de ne pas être délocalisés afin de ne pas rompre avec leur entourage.
J’émettrais cependant un critique fondamentale. Sont exclues de ce tirage au sort les personnes ne figurant pas, pour diverses raisons, sur les listes électorales de la commune alors que bien souvent nombre d’entre elles sont les plus précarisées. Je crains fort que ces personnes ne continuent à se considérer comme écartées d’un processus dont l’objectif est pourtant de leur permettre de mieux s’insérer socialement. D’où la forte revendication du droit de vote aux élections locales pour les étrangers résidant depuis plusieurs années en France et assujettis comme tout le monde à la fiscalité locale. Revendication que mon Parti, entre autres, porte depuis longtemps et qui s’avère plus que jamais être une nécessité première.
Face à ces avancées, c’est hélas le moment qu’a choisi LA POSTE, sous prétexte de normes devenues obsolètes, pour supprimer le D.A.B. (distributeur automatique de billets) des Costes Rouges. Une forte pétition initiée au niveau du quartier, en particulier par le Front de Gauche, semble l’avoir, d’après un communiqué, conduite à revoir sa position. Espérons que ce n’est pas que de façade car personne ne comprendrait que sur Onet, alors qu’un quartier est pris en considération dans une politique d’avancée sociale, un autre soit délaissé par le service public avec toutes les conséquences que cela entraînerait pour l’activité commerciale et la vie quotidienne des habitants. On entrerait dans le domaine de l’inacceptable.