« La lune était sereine et jouait sur le flots,
La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise,
La sultane regarde, et la mer qui se brise
Là-bas, d’un flot d’argent brode les noirs îlots.
De ses doigts en vibrant s’échappe la guitare.
Elle écoute…Un bruit sourd frappe les sourds échos.
Est-ce un lourd vaisseau turc qui vient des eaux de Cos,
Battant l’archipel grec de sa rame tartare?
Sont-ce des cormorans qui plongent tour à tour,
Et coupent l’eau,qui roule en perles sur leur aile?
Est-ce un djinn qui là-haut siffle d’une voix grêle
Et jette dans la mer les créneaux de la tour?
Qui trouble ainsi les flots près du sérail des femmes?
Ni le noir cormoran, sur la vague bercé,
Ni les pierres du mur, ni le bruit cadencé
D’un lourd vaisseau, rampant sur l’onde avec des rames.
Ce sont des sacs pesants, d’où partent des sanglots.
On verrait, en sondant la mer qui les promène,
Se mouvoir dans leurs flancs comme une forme humaine.
La lune était sereine et jouait sur les flots. »
Les Orientales 2 septembre 1828
Mêmes lieux, même sauvagerie:185 ans et le poème n’a pas pris une ride. Comment mieux dire que Victor Hugo ce qui se passe au large de l’île de Cos: la cruauté, l’indifférence, le sectarisme religieux et la monstruosité humaine toujours d’actualité en ce début de XXI° siècle.
Si la seule photo d’un enfant peut (r)éveiller en nous la compassion, si le rapprochement avec le « Dormeur du Val » n’est pas exactement pertinent car ce dernier était tout de même un soldat, comment en arriver aux vraies questions. Ainsi le pseudo état islamique ne fabrique pas d’armes, qui les lui vend? Qui réalise des profits colossaux sur le dos des populations? Quels intérêts pétroliers avons-nous dans le secteur? Qui a provoqué l’anarchie en Libye laissée aux mains de tribus mafieuses? Au-delà des bombes que nous envoyons sur les populations, quelles approches pour un règlement politique négocié avec les forces progressistes que les dictateurs tentent d’écraser dans ces pays?
Dénonçons la tartufferie des chefs d’états et le tri sélectif parmi les candidats à l’immigration. La France a toujours reçu au cours de son histoire, sans remonter aux calendes, Espagnols, Italiens, Polonais, Serbes, Maghrébins, Africains et même un million et demi de « rapatriés d’Algérie ». Cela lui a donné chaque fois une vigueur économique et une ouverture culturelle qui ont largement déployé son rayonnement. Elle devrait s’enorgueillir d’ouvrir largement ses frontières. Ne pas le faire serait un affront national à notre tradition républicaine.