Il est difficile actuellement d’accepter l’image que colportent, à propos de Calais, nombre de journalistes présumés chevronnés , bien rémunérés et les pieds au chaud dans leurs charentaises. journalistes qui se répandent dans les médias de la grande presse nationale, audio-visuelle ou écrite..
Autant peut-on comprendre l’émoi d’une population directement confrontée à un afflux de personnes contraintes à vivre dans des conditions indignes, surtout dans notre pays développé, autant est-il insupportable de lire ou d’entendre des professionnels de ce qu’on appelle hélas l’information qualifier de « jungle » le misérable lieu de concentration de tous ces émigrés, de ces personnes qui se rattachent à l’espoir d’une vie future meilleure et qui, poussées à bout ou manipulées par des profiteurs, tentent par tous les moyens de passer Outre-Manche.
Le terme « jungle »: » espace naturel sauvage, non cultivé…incarnation de l’inhumanité…en proie à la fièvre des jungles (le paludisme)…où vivent les grands fauves » ainsi qu’il est défini dans les dictionnaires saurait-il s’appliquer avec pertinence à un lieu où on laisse s’entasser toute une population en proie à la misère et à tous les désarrois, à une population fuyant des guerres dans lesquelles notre responsabilité est aussi engagée?
Le terme « jungle » n’est-ce pas aussi, volontairement ou non, l’image que l’on crée de fauves se dévorant entre eux puis sortant du bois pour conquérir de nouveaux espaces, image qui ouvre la porte à toutes les frilosités, toutes les peurs, et de plus fait le miel des xénophobes de tout poil?
La France qui a su, en 1939, accueillir plus de cinq cent mille réfugiés espagnols lors de la « retirada », serait-elle incapable de nos jours de tendre la main, comme l’Allemagne, même si cela est difficile, à quelques milliers supplémentaires de Syriens, d’Irakiens ou autres venus de la misère?
Ne pourrions-nous pas leur dire, en paraphrasant Jacques Prévert : »Il y a la guerre chez vous donc vous venez demander asile or on vous maltraite, pourtant vous êtes des humains comme nous. » Et d’ajouter comme lui ces quelques « Paroles »: