HASHTAG

sourions un peu, la vie serait trop triste

Je ne sais trop qui disait qu’il y a en chaque homme un cochon qui sommeille ce qui a conduit logiquement au bien référencé #balance-ton-porc. Eh bien, maintenant, il est temps de revoir nos classiques. En effet, un chirurgien américain a réussi une greffe de cœur porcin dans la poitrine d’un humain. Nous nous acheminons donc – certainement au grand dam du mouvement féministe – vers l’antithèse :#ménage-ton-porc, car cet animal, de l’état de bannissement, se hisse à celui d’affectueuse considération, nous faisant don d’après la vox populi de ce qui tient lieu de siège de nos sentiments les plus profonds.

On s’y perd : précédemment l’homme était «bestialisé» / maintenant la bête est « hominisée ». On n’arrête pas le progrès. En termes de rhétorique, on pourrait appeler cela un chiasme. Je pense que, comme dans toute dialectique, il doit survivre un peu de chacun dans l’autre.

Ceci ne va pas non plus sans poser problème aux apôtres du retour à la pure nature ou autres convaincus purs et durs qui ne supportent pas que chacun ait accès avec modération à un bon vin, à une bonne viande et à un bon fromage. Il faut – le chirurgien dixit – que le greffon soit génétiquement retouché pour ne pas susciter de phénomène de rejet. Hélas, le monde idéal n’est encore pas pour demain.

Je sais, ce n’est pas bien de plaisanter sur ces thèmes , mais il fut aussi un temps où Georges (Brassens) s’exclamait Gaffe au Gori-i-ille ! Aujourd’hui nous nous faisons le choix du produire local et non de l’exotique : Gare au cocho-o-on ! Le cœur de ce brave « homimal », comme Esope l’affirmait à Xanthus à propos de la langue, pourrait être la pire ou la meilleure des choses.

Quant à moi, je persiste à croire, comme le dit mon charcutier, que tout est bon dans le cochon. D’ailleurs, d’après une légende qui faisait florès, un brave salarié aurait adressé, alors qu’on ne parlait pas encore de RTT, une requête à son employeur afin de se voir accorder un jour de congé au motif d’aller faire le cochon avec son épouse, pratique ancestrale dans les fermes aux mois de janvier ou février.

Nous vivons le temps des révolutions…. Sociétales !!!