Bernard NOEL : JERUSALEM

Bernard Noël  « Le Reste du Voyage »

D’origine aveyronnaise (né en 1930 à Ste Geneviève sur Argence), il est à la fois poète, écrivain, essayiste, critique d’art. Son oeuvre a été saluée entre autres par Louis Aragon, Yves Bonnefoy, Philippe Solers, Jacques Derrida.

Il fait partie des grands de la littérature du XX° siècle et du début du XXI°. Il a obtenu notamment le prix Artaud à Rodez en 1967, le prix Apollinaire en 1976, le grand prix de poésie en 1983, le prix de l’Académie Française en 2016.

Il a beaucoup voyagé sur tous les continents et fait part de ses réflexions et impressions dans un recueil intitulé: LE RESTE DU VOYAGE (ed. P.O.L. – décembre 1997)

Jean Ferrat chantait à propos de Louis Aragon:

         « Le poète a toujours raison          /       Qui voit plus haut que l’horizon ».

C’est on ne peut plus vrai de la vision de Jérusalem que nous livre en 1975 Bernard Noël,  vision prémonitoire qui anticipait l’heure où l’ambassade « étasunienne »  s’y installe à l’est  et où les forces répressives se déchaînent à la frontière de Gaza. La force évocatrice de la poésie vaut tous les discours.

JERUSALEM 

un gros soleil met du sang sur l’horizon
la ville au-dessous est barbouillée de craie
trop de quartiers neufs écrasent les collines
leur but est de chasser l’histoire du présent
mais la peau de la terre est dure et son cœur
bat d’autant plus fort qu’on veut l’écraser
dans la vieille ville on marche sur du temps
qui souffle au visage une âme naturelle
quelques drapeaux bleus font flotter leur insulte
dans l’air du quartier qu’il s’agit d’humilier
la vie n’en continue pas moins à bouillir
sur les pavés où passa l’homme à la croix
comment coloniser ce qui est de l’être
quand on n’a pour volonté que de l’avoir

 

 

Carabistouilles ou Bidouillages argumentatifs

CARABISTOUILLES ou BIDOUILLAGES ARGUMENTATIFS?

Clémenceau comptait parmi les maîtres des jeux de mots incisifs et des formulations assassines. Plus proche de nous, Charles (DeGaulle) avait relancé le vocable «chienlit» en 1968Edmond (Maire) suivit quelques années plus tard, remettant à l’honneur l’adjectif «obsolète». Ainsi, le risque d’obsolescence de termes constituant notre fonds lexical était écarté. Ceux-ci étaient même l’objet d’une résurrection inattendue, sauvant notre langue du Sabir, du Pidgin et du Franglais auxquels elle semblait vouée et créant un effet de surprise destiné à capter l’attention des auditeurs sur l’ensemble du discours. Double bénéfice.

Plus récemment, la lexicologie présidentielle s’enrichissait même d’emprunts semi-argotiques sous l’impulsion de Nicolas (Sarkozy) n’hésitant pas à puiser dans le registre des pratiques langagières autres que celles réputées nobles. Son très discutable «casse-toi pauv’con »  à défaut de faire frémir les banlieues ne l’avait pas franchement servi en 2012.

Quant à nos dirigeants actuels, ils ne sauraient faillir à cette tradition. Ségolène (Royal), en 2012, donnait dans le néologisme «bravitude» alors qu’elle s’exprimait du haut de la muraille de Chine au moment où elle affichait son ambition d’accéder aux commandes du pays de «la libertude, de l’égalitude et de la fraternitude» ainsi que Christophe ALEVEQUE titre un de ses contes.

Emmanuel Macron [étymologiquement Emmanuel signifie Dieu est avec nous, Dieu ou Jupiter allez savoir] , se devait d’apporter sa pierre à l’édifice. Il n’y  manqua pas. Jeudi, sur TF1, il plagiait on ne peut mieux Jean-Luc(Mélenchon) faisant référence sans en citer l’auteur aux célèbres «carabistouiiles» dont le leader F.I. qualifiait les  pseudo- magouilles concoctées d’après lui par les Cocos, les Hamono-socialos et les Ecolos.

 

 

Il est vrai que pour l’adepte de la dialectique que je suis, il y a là matière à réflexion. En effet si l’on estime que Satan est la justification de la nécessité de Dieu et que le baiser de Judas est celle de Jésus  en tant sauveur sinon il serait demeuré un simple  inconnu, en donnant suite à l’algorithme, sans s’appuyer sur les bons mots de Jean-Luc comme faire-valoir existentiel, Emmanuel aurait la tâche moins aisée afin de faire avaler la potion amère qu’il concocte à l’encontre des cheminots, des retraités et des personnels de santé.

Ainsi, dans la «bande des quatre» présidentiables de 2017 (à l’origine métaphore maoïste), seuls Marine (Le Pen) et François(Fillon) n’ont encore rien innové en la matière. Marine, dans la triste lignée qui est la sienne, n’est que le pâle reflet de son père Jean-Marie auteur de l’ignoble «Durafourcrématoire» et  a franchement de quoi s’occuper à s’extraire de la gadoue où elle s’est enlisée. François, quant à lui, rigide dans son complet-veston, en bon énarque s’est simplement attaché à améliorer les statistiques de reclassement de Pôle Emploi par sa contribution personnelle.

A ce point d’évolution du français contemporain, afin de n’utiliser le mot que dans son acception la plus pertinente, j’ai cherché «carabistouilles» dans le Petit Robert– échec . Je l’ai cherché dans le Petit Larousse illustré-encore échec. je l’ai cherché dans le Littré-toujours échec. Il n’est même pas cité. Il est vrai que les éditions que je possède commencent comme moi-même à faire date puisque je les avais déjà en main voilà plusieurs décennies.

Toutefois, obstiné dans ma démarche, j’ai donc en dernier recours consulté Wikipédia, me disant: «que la lumière soit»… et enfin «la lumière fut» (Fiat lux et facta est lux, trouve-t-on dans la Génèse). «Eurêka» eût dit d’Archimède. Wikipédia me révéla que « Carabistouilles »  ne s’emploie qu’au pluriel et est un mot supposé d’origine Belge. C’est un mot-valise à base d’argot vieilli fleurant bon les corons du Nord . De plus, qu’à cela ne tienne, c’est donc un mot français. Ouf, l’honneur est sauf!!!

D’ailleurs, César , pas celui de Marseille, mais l’autre, Jules de son prénom, atteste la véracité de cette origine nationale dans « La Guerre de Gaules»: «Toute la Gaule est divisée en trois parties dont l’une est habitée par les Belges, l’autre par les Aquitains et la troisième par ceux qui, dans leur langue se nomment les Celtes et dans la nôtre les Gaulois». Dont acte.

Ne ravalons pas notre fierté d’autant que si, à l’époque, nous étions déjà unis aux Belges, parmi les trois groupes, Jules considérait les Gaulois comme étant les plus valeureux et, depuis les Belges francophones, sont toujours considérés comme les meilleurs linguistes à la pointe des recherches lexicales et grammaticales. Il n’y a donc aucune honte à leur emprunter ce qu’ils ont de meilleur avec bien sûr aussi leur bière.

Soyons par conséquent admiratifs face aux  prouesses oratoires de nos femmes et hommes politiques si prolixes en matière de mots sachant frapper les imaginations et indéniables têtes de proue d’une francophonie qui va sans cesse de l’avant. Je n’ose dire en marche.

Commémoration ARTAUD

ANTONIN LE RUTHENOIS

Il était né le 4 septembre 1896 à Marseille d’un père, Antoine, armateur et d’une mère, cousine du père, Euphrasie Nalpas originaire de Smyrne. Il mourra cinquante deux ans plus tard, le 4 mars 1948, à Ivry, vraisemblablement victime d’un cancer de l’anus sinon d’une obstruction intestinale due à l’usage abusif du laudanum qui lui était devenu indispensable pour soulager ses douleurs, ce qui lui fit écrire :

« Bougre de vieil anus tonsuré,
et le rond de très basses fesses
et le cercle de ton âme en perse,
bougre de vieux tonneau percé … »
(Oeuvres Complètes. tome XXIV p. 366) cité par F. de Mèredieu in C’était Antonin Artaud.

Sa vie :

* au départ une consanguinité réelle et une syphilis héréditaire :

« C’est la syphilis qui a fait la vie et moi.» (O.C. cahierde Rodez XVIII p.71)

* un attachement à la grand-mère Neneka en souvenir de laquelle il signera nombre de ses lettres Nanaqui,

* un grave accident méningé à l’âge de 5 ans qui lui vaut déjà un traitement par électrodes précurseur des électrochocs subis à Rodez :

« J’ai vu des électricités autour de mon front » (O.C. XXIV -333)

* un important traumatisme à 9 ans lors du décès de sa petite sœur qui le conduira à se poser dès sa jeunesse la question de sa propre existence , question qui le poursuivra toute sa vie :

« Je ne suis pas né, je ne  mourrai pas.
Qu’est-ce que mourir,
C’est se retirer de voir, d’entendre, de penser, de sentir, d’émaner, de désirer, de sous-penser, d’incompenser, d’assimiler, de digérer ». (O.C. XVI, 29)

Une histoire profondément marquée :

* par la maladie,des maux de tête insupportables et le refuge dans le laudanum,

* par une éducation chrétienne stricte. Ses prénoms en témoignent : Antonin et Paul prénoms des grands pères auxquels s’ajoutent Marie-Joseph symboles de la Sainte – Famille.

Ainsi,souffrance,religion et atavisme lui font écrire :

« La chair a toujours transcendé l’esprit » (O.C.XXIV p. 330)

On retrouve cela déjà dans « L’ombilic des Limbes » (1925) :

« Il faut en finir avec l’Esprit comme avec la littérature. Je dis que l’esprit et la vie communiquent à tous les degrés. Je voudrais faire un livre qui dérange les hommes, qui soit une porte ouverte et qui les mène où ils n’auraient jamais consenti à aller, une porte simplement abouchée à la réalité »

Et d’ajouter dans « Le Pèse-Nerfs » :

« Je n’ai transcris que la douleur d’un ajustement avorté…
Ce que vous avez pris pour mes œuvres n’était que le déchet de moi-même, ces raclures de l’âme que l’homme normal n’accueille pas ».

Artaud fou ? :

« Oui, voici maintenant le seul usage auquel puisse servir désormais le langage, un moyen de folie, d’élimination de la pensée, de rupture, le dédale des déraisons » (in Table)

« Artaud mène un combat contre contre toute forme de limitation de la pensée humaine, combat dans lequel chacun, n’observant que l’événementiel, n’a voulu voir que l’effet d’une forme de démence » [ Antonin Artaud par G. Charbonnier – Poètes d’aujourd’hui- chez Seghers] .

« C’est ainsi, résume Charbonnier, que la société a inventé la psychiatrie qui se réfère à un modèle social pour »guérir » le malade et le rendre supportable à lui-même et aux autres. » [ibid.]

Mais pour Antonin :
« Les asiles d’aliénés sont des réceptacles de magie noire conscients et prémédités. Qui a passé par l’électrochoc ne remonte plus jamais de ses ténèbres et sa vie a baissé d’un cran. Créer ainsi artificiellement la mort…c’est favoriser un reflux du néant…celui où il a fallu renoncer à être homme pour devenir un aliéné évident » (Artaud le Momo)

Auteur, dramaturge, essayiste, acteur, cinéaste, faisant presque figure de raté aux yeux de certains, admiré pour son immense talent par d’autres, il laisse une œuvre qui a traversé les frontières et notre époque. Son prestige est devenu international.

Ses trois ans de passage à Rodez:

N’ayant plus rien écrit depuis son retour du Mexique en 1937 sinon des lettres à ses proches, interné à Rodez de 1943 à 1946 sur recommandation entre autres de Robert Desnos afin de le protéger du nazisme, à l’asile d’aliénés rue Paraire où il a subi plus de 65 électrochocs, il s’est remis à écrire neuf des vingt- six volumes de ses œuvres complètes.

« Après 7 années de silence littéraire, c’est la première fois qu’il se remettait à la littérature sur les conseils de son ami le Docteur Ferdières », précise Mireille Larrouy, Présidente de l ‘association Artaud Rodez qui se réjouit de l’achat aux enchères par le Président du Conseil Départemental d’un portrait photographique et du manuscrit « Kabhar Enis- Kathaahr Esti » qui constitue la première œuvre ruthénoise.

A l’occasion de la commémoration organisée par l’Association Antonin Artaud pour le 70° anniversaire de la disparition du poète, ami de Denys-Paul Bouloc avec qui il arpentait les rues de Rodez en psalmodiant les célèbres glossolalies qui rythmaient sa marche, un colloque se tiendraen cette fin de semaine à Rodez, vendredi 2 à 18h à l’Hôtel de Ville pour une exposition, toute la journée de samedi 3 aux archives départementales pour nombreuses interventions et dimanche 4 de 10h30 à 12h à la Menuiserie pour des lectures croisées. L’Association vous attend afin de partager un moment privilégié de (re)découverte de celui qui conserve, sur la place, la banquette qu’il a souvent occupée et qui est encore réservée à son nom au Café Broussy.

(Voir programme du colloque sur Facebook : Association Rodez Antonin Artaud)

Thomas More ou George Orwell: Utopie ou Big Brother?

Thomas More, homme politique, chancelier du roi Henri VIII, condamné à mort en 1535 pour avoir dénoncé le despotisme religieux de son souverain grand rival de François 1°, est né le 7 février 1478. La célébration de son 540° anniversaire, saluée par la presse, donne l’opportunité de dire quelques mots sur une personnalité, ami de Erasme, humaniste, auteur d’une oeuvre fondatrice dont le titre a traversé plus de cinq siècles.

En effet, de même qu’on n’a pas oublié « l’Abbaye de Thélème » (du grec signifiant volonté de Dieu) de François Rabelais , premier écrit français faisant référence à l’utopie dans Gargantua (1534), on a tous en tête le titre de l’ouvrage de Thomas More « Utopie »(1519) bâti sur le grec U signifiant non et le grec topos signifiant lieu (donc lieu fictif traduit généralement par bon lieu)  tant le concept qu’il développe, la construction d’une société idéale dans l’île isolée éponyme, (isolée comme l’est l’abbaye de Rabelais),   a marqué les esprits.

Depuis, traversant les époques, la notion d’utopie a donc été reprise, d’abord par Rabelais lui-même, puis par tous ceux qui aspiraient et aspirent encore à un ailleurs idéalisé dont l’antithèse, la contre-utopie, tend à montrer la déshumanisation de rapports sociaux conditionnés par les puissances financières et/ou technologiques.

Cette contre-utopie a aussi fait l’objet de nombreuses fictions telles entre autres « 1984 » de George Orwell tendant à déprécier toute utopie bâtie sur idées généreuses conduisant à créer un univers carcéral. On pourrait parler à ce propos de dystopie (mauvais lieu) antithèse de l’utopie, tant l’univers  de type stalinien campé par Orwell joue en contrepoint face à ceux qui évoquent des lendemains meilleurs et qui sont taxés au mieux de doux rêveurs, au pire d’autres épithètes servant généralement à qualifier les oiseaux des îles.

Est-ce pour cela que nombre de nos penseurs bien-pensants se réfugient dans l’utilisation d’un troisième concept, n ‘hésitant pas à user et abuser de l’oxymore « utopie réaliste »: ni eau chaude ni eau froide,  la politique du « ni-ni » qui se satisfait de l’eau tiède et en use pour masquer une réalité quotidienne plus dure. Une façon d’ouvrir le parapluie ou de faire passer la pilule, n’est-ce pas?

A contrario, revenons-en à Thomas: « N’est-elle pas ingrate  la société qui prodigue tant de biens [à une foule de nantis] qui ne savent que flatter  quand d’autre part elle n’a ni coeur ni souci pour le laboureur, le charbonnier, le manoeuvre…sans lesquels il n’existerait pas de société… ». Il ajoutait à propos de cette classe: « Elle abuse de la vigueur de leur jeunesse pour tirer d’eux plus de travail et de profit; et dès qu’ils faiblissent sous le poids de la maladie ou de l’âge…elle les récompense en les laissant mourir de faim… »  et dans la seconde partie du livre:« En Utopie au contraire où tout appartient à tous, personne ne peut manquer de rien une fois les greniers remplis. Est-il un sort plus heureux que celui de ne pas trembler pour son existence? » (traduction Karine Fillette 2015) On comprend que Saint Simon, Proudhon ou  Marx  aient pu y puiser des sources.

Quant à moi, j’opte pour « La possibilité d’une île » (2005), titre d’un roman de Michel Houllebecq, même si mon île tendrait à se confondre plus volontiers avec celle de Thomas More qu’avec celle du Goncourt 2010 qui lui, malgré son talent d’écrivain, ne m’incite pas à partager son univers obsessionnel.

Expo Caussanel à Denys-Puech

Remarquable exposition  jusqu’au 4 mars au musée Denys-Puech des portraits des habitants de tout un village réalisés par René Caussanel à La Capelle Balaguier.

 

Nous connaissions René pour son exposition à la chapelle Paraire lors de l’assemblée générale de l’Association Artaud Rodez en 2007. Nous avions déjà perçu la force de ses portraits réalisés en milieu psychiatrique.

Les portraits réalisés à La Capelle sont quant à eux prenants par leur vérité intrinsèque. Au-delà de la figuration, les visages  vont jusqu’à dévoiler l’intime personnalité des gens, mieux et beaucoup plus que la simple photographie, laissant percer,  au-delà du regard par exemple, ce que d’habitude chacun tente de masquer sous un sourire ou l’austérité des traits.

C’est ce que formulait Giacometti qui, après un premier épisode figuratif lors de son adolescence, se posa le dilemme « à la fois du rendu du détail  et de l’ensemble, du profil et de la face, du devant et du derrière de la tête dessinée » tout en réfutant tout recours au cubisme.

A 19 ans cela le poussa « à s’asseoir de nouveau devant la réalité… tentant de pénétrer dans la tête de l’autre, comme s’il y avait quelque chose à voir qu’on ne voit pas au premier coup d’oeil » *(Giacometti, Ecrits) et exigeant de ses modèles des poses interminables, remettant comme l’écrivait Boileau « cent fois  sur le métier [son] ouvrage ». Quel, plus bel Hommage à rendre à René Caussanel que la lecture de ces écrits par Charles Berling et Pauline Cheuiller dimanche 14 janvier après-midi en présence de leur ami.

Une réflexion  sur la difficulté du « rendre compte » formulée par Jacques Prévert dans « La promenade de Picasso » [Paroles]

un peintre de la réalité

essaie vainement de peindre

la pomme telle qu’elle est

mais elle ne se laisse pas faire

la pomme

elle a son mot à dire

et plusieurs tours dans son sac de pomme

[……..]

et c’est alors que le peintre de la réalité

commence à réaliser

que toutes les apparences de la pomme

sont contre lui et […]

le malheureux peintre de la réalité

se trouve soudain alors être la triste proie

d’une innombrable foule d’associations d’idées

Et la pomme en tournant évoque le pommier

le paradis terrestre et Eve et puis Adam

[………….]

et le peintre arraché à ses songes

se retrouve seul devant sa toile inachevée

avec[…]les terrifiants pépins de la réalité.

 

Un après-midi comme on souhaiterait en avoir souvent à Rodez. Merci à Benoît Decron, à Carole Bouzid et à tout le staff des musées de nous avoir offert cela.

Meilleurs voeux 2018

 

2017  Bernard NOEL: « La limite indique l’ouverture » 2018

Meilleurs voeux 2018 à vous tous  et à ceux qui vous sont chers 

Rien, cette écume, vierge vers 
A ne désigner que la coupe;
Telle loin se noie une troupe
De sirènes mainte à l'envers. 
Nous naviguons, ô mes divers
Amis, moi déjà sur la poupe
Vous vers l'avant fastueux qui coupe
Le flot de foudres et d'hivers;

Une ivresse belle m'engage
Sans craindre même son tangage
De porter debout ce salut

Solitude, récif, étoile
A n'importe ce qui valut
Le blanc souci de notre toile.
       Stéphane Mallarmé "Salut" février 1893

Poème écrit lors d’un banquet qu’il présidait qui valut à Stéphane Mallarmé un réel succès, poème on ne peut plus actuel tant le souci de l’écriture de notre avenir va rapidement ressurgir une fois la mousse des festivités actuelles dissipée.

Le Politique et le Philosophe

Macron émule de Ricoeur ou Ricoeur inspirateur de Macron?

Par intervalles plus ou moins fréquents  une lame de fond parcourt le monde éditorial. Ce n’est pas inutile lorsqu’elle permet une réflexion échappant à l’immédiateté événementielle. On a écrit beaucoup ces temps-ci sur les rapports intellectuels qui unissaient Paul Ricoeur ,le philosophe, et  Emmanuel Macron, devenu depuis président, revendiquant cette influence. On en retrouve l’écho dans Le Monde,  Libération, L’Humanité ouvrant leurs colonnes à divers universitaires et éditorialistes à la suite de la publication d’un numéro de  la revue ESPRIT sur « Ricoeur Penseur des institutions justes » et d’un ESSAI de François Dosse »Le Président et le Philosophe » chez Stock.

Tout d’abord Paul RICOEUR (1913-2005), ami de Rocard, rappelait qu’à l’évidence:

« Il y a une tension entre le souci de la réforme et l’exigence de la révolution:L’homme des sociétés industrielles avancées, placé au carrefour de l’économique et du politique, souffre de la contradiction entre la logique de l’industrialisation et la vieille rationnalité relevant de l’expérience politique des peuples » (Ethique et Politique 1985)

A ce point, il n’invente rien. L’ hebdomadaire LE UN dans son hors-série d’automne 2017, se réfère à ce que ce qu’écrivaient Marx et Engels dans le Manifeste, un rappel utile dont voici un extrait:

« La bourgeoisie ne peut exister sans révolutionner constamment les instruments de production, c’est-à-dire l’ensemble des rapports sociaux…Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations.

Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir de tous les réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles industries, dont l’adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui n’emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues de régions plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du globe. A la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux…A la place de l’ancien isolement des provinces et des nations.. se développent des relations universelles…et ce qui est vrai de la production matérielle ne l’est pas moins des productions de l’esprit…En un mot elle façonne le monde à son image ». (Extrait du Manifeste 1848).

Non seulement ce texte n’a pas pris une ride mais on peut être frappé par sa dimension prémonitoire. « Marx est mort? Mon oeil!  » proclamait une affiche du PCF et « la fin de l’Histoire »  entrevue par Fukuyama en 1992  n’est pas pour demain. La lutte des classes est toujours une réalité. Quel usage font de cela Ricoeur et Macron?

Certes, entre Ricoeur et Macron la proximité ne peut pas être mise en doute puisque l’actuel président a assisté le philosophe dans son essai « Le pouvoir, l’histoire et l’oubli« . Il en est résulté entre eux des liens étroits « dont peut se réclamer à juste titre le Président et un travail d’inscription dans l’histoire longue qui inclut le Moyen-Age, les Lumières, et la Révolution Française ainsi qu’une pensée de l’agir avec la conviction profonde qu’on ne peut reprendre les vieilles recettes » (François Dosse).

Cependant,  Ricoeur « donne à réfléchir sur de nombreuses questions qui nous importent vitalement mais sont remplies d’incertitudes: liens entre histoire et mémoire, justice et égalité, ce qui est légal et ce qui est bon, toujours avec le souci de penser des médiations » JL Schlegel). A l’inverse Macron tente de construire dans un monde qu’il a pour une bonne part « détruit », faisant table rase de tout le tissu politique existant et occultant cette dimension médiatrice.

Effectivement, Macron ne retenant que l’agir s’est constamment démarqué  de l’héritage du socialisme (dont il a été ministre) et du mouvement ouvrier, partageant avec Anna Arendt l’idée que la politique démocratique est d’abord affaire de liberté tandis que Ricoeur n’a jamais renié son appartenance à la gauche: »Ce qu’il faut commencer sans tarder, c’est la critique du capitalisme en tant que système qui identifie la totalité des biens à des biens marchands » écrivait-il.

Ainsi, si nous parlons République en Marche, Germinal, Floréal, Prairial 2017 promettaient un sursaut républicain, d’ouvrir portes et fenêtres à un vent nouveau, de balayer le vieux monde. Thermidor, Messidor, Fructidor sont passés par là avec la loi travail. Vendémiaire, Brumaire, Frimaire n’ont pas vu « les fruits passer la promesse des fleurs » sinon la hausse de la CSG et la baisse des APL la minoration de l’ISF, toujours la même classe sociale touchée. Nivôse, Pluviôse, Ventôse emporteront-ils ce qu’il reste de l’épopée républicaine promise comme la « lutte contre le paupérisme » de Napoléon III qui a fait « flop » et comme il en adviendra de la théorie du ruissellement?

Aussi grave, sur le plan politique il ne reste qu’une droite écartelée que Wauquiez, marchepied de Le Pen, tente de réunir et un  Centre inexistant qui gémit de voir son électorat siphonné.

A Gauche, au-delà des lambeaux du PS, Jean-Luc Mélenchon emporté par son ivresse isolationniste, méprise ses interlocuteurs et alliés les plus proches, se pose en unique recours, rejetant ce qu’il appelle les « fantômes » de l’ancienne gauche, dont il s’est tout de même bien accommodé des voix lors de la présidentielle. Dans le même temps, certains de ses proches mettent lucidement en garde quant à l’impréparation actuelle de la F.I. et  prônent la nécessité du rassemblement

Est-il encore nécessaire de rappeler ce qu’écrivait Karl?: « les conditions d’existence de la vieille société sont déjà détruites dans les conditions d’existence du prolétariat…[Ces derniers] ne peuvent se rendre maîtres des forces productives qu’en abolissant leur propre mode d’appropriation….Quant au lumpenprolétariat, …ses conditions de vie le disposeront plutôt à se vendre à la réaction« . Une chose est certaine, le FN y veille dans les quartiers les plus en difficultés au regard de l’emploi et de moyens de survie.

Ceci me renvoie à un domaine qui m’est plus familier, celui de la littérature, et en l’occurrence au « Bateau Ivre » de Rimbaud:

Comme je descendais les fleuves impassibles

Je ne me sentis plus guidé par les haleurs…

Les fleuves m’ont laissé descendre où je voulais…

Et dès lors je me suis baigné dans le Poème…

Mais vrai, j’ai trop pleuré! Les Aubes sont navrantes

Toute lueur est atroce et tout soleil amer,

Et si Arthur avait raison! Ne risquons nous pas de nous réveiller avec une sacrée « gueule de bois »?

J.Ralite: « La Pensée, la poésie et le politique »

Jack RALITE: La pensée, la poésie et le politique

En parcourant la presse, ce lundi, j’ai appris  que Raquel GARRIDO quitte la politique. Encore eût-il fallu qu’elle commençât à en faire vraiment au lieu d’assouvir au fil de ses déclarations ses rancoeurs en flèches venimeuses à l’encontre entre autres des Communistes. Je m’en consolerai donc. J’ai aussi appris que Karim BENZEMA, quels que soient ses mérites, stagne à la porte du XI tricolore. De cela, je m’en remettrai tout autant. C’est son affaire et celle du sélectionneur. Apparemment il y a beaucoup d’autres joueurs talentueux. j’ai lu encore  que seul Antoine DUPONT avait su transpercer le mur ALL BLACK au cours d’une déculottée cinglante. J’aime le rugby mais Noir, c’est noir. J’ai enfin appris que Jean MIchel BLANQUER, ministre de l’éducation nationale, veut rétablir l’autorité à l’école. Certes, louable intention! Mais quelle autorité pour quel enseignement et surtout quelle éducation? Ainsi va la vie.

En revanche, hormis quelques lignes dans Libé et trois pages dans l’Huma, je n’ai guère vu, surtout à la télé, un seul entrefilet journalistique mentionnant le décès de JACK RALITE, ancien ministre pourtant respecté, ancien maire d’Aubervilliers, mais surtout exceptionnel homme de culture . Il est vrai qu’il était Communiste, dirigeant du Parti de surcroît, et qu’il a su, malgré les aléas que connaît le PCF, rester jusqu’au bout homme fidèle à ses convictions, ce qui se fait peu de nos jours et n’est certainement pas médiatiquement  très porteur.

Ses convictions, voici ce qu’il nous en disait dans le dialogue ci-dessous avec Karelle MENINE*:

L’homme politique maire d’Aubervilliers: Pendant l’exercice de ma fonction de maire, j’ai essayé [testè], et il faut continuer, tous les micro-projets en dissonance de la ville. Il y a là la charge d’une société nouvelle. Nous devons, nous pouvons faire une société plus humaine, une société où les « rejetés » et les « maintenus » se retrouveront comme « individus de l’histoire du monde »…. Il ne faut pas une armée, non il faut des êtres qui résistent et qui inventent avec lucidité et enthousiasme, et ceux-là doivent savoir se retrousser les manches. « Savoir où l’on veut aller c’est bien,disait ZOLA, mais il faut encore montrer qu’on y va ». Il faut travailler, de lutte en lutte, comme une abeille butine de fleur en fleur, aller d’expérience en expérience.

L’homme de culture: Je suis d’accord avec VITEZ: ce contre quoi il faut se battre, c’est « la déviance qui scinde le public en deux, d’une part le public averti et d’autre part [l’autre qu’on privilégie pour] l’audience ». Le champ social a changé, il est d’un autre type politique, culturel: il nous faut désormais avancer dans un monde de plus en plus technologique, où tout est désincarné. Il nous faut donc plus que jamais restaurer le domaine du sensible….L’existence de perspectives élargies pour la confrontation entre les cultures est une nouvelle donnée et toute attitude recroquevillée, frileuse à cet égard, est vouée à l’échec.

L’ami des artistes: L’artiste,comme toute personne qui crée, a besoin de temps. Il a besoin du temps du brouillon, du temps de la pensée. Ce temps-là, la société ne le reconnaît plus à personne. Elle s’attaque au statut de l’artiste…. parce qu’elle ne croit plus à l’imaginaire, au rêve, elle vend seulement. Elle reste ainsi au seuil de l’existence  proprement humaine. Les artistes sont le plus souvent rémunérés modestement. Ils ont des contrats au service: quelques heures, quelques jours, quelques mois. Ils doivent être rémunérés durant les périodes de « travail invisible », entre les contrats. Imaginez un chercheur qui ne soit payé que lorsqu’il trouve.

L’homme de l’audiovisuel: Le problème est que l’avenir a besoin de pensée et que le capital pense pour le court terme. Il veut des salariés qui savent mais ne pensent pas. Face à une liberté du marché qui trop souvent nous opprime, c’est l’obligation qui affranchit. Obligation nationale de production pour les entreprises publiques et privées de télévision et de radio, obligation d’affecter une part de leurs ressources aux oeuvres nouvelles, obligation de commander et de réaliser des créations contemporaines pour les établissements subventionnés. En même temps, car rien ne vit qu’au pluriel, [privilégier le] pluralisme dans l’espace et le temps, pluralisme qui ne vise pas au démembrement mais au décloisonnement où, comme le dit ce jeune chanteur de rock français: »soyons plusieurs en restant soi ».

L’Européen convaincu citant Paul MORAND: » Je ne conçois l’hexagone qu’inscrit dans la sphère » et dans cette sphère il y a l’Europe où « l’épreuve de l’étranger »  et « l’apprentissage du propre » comme le disait HÖLDERLIN, méritent une mise en oeuvre d’une autre taille que tout ce que l’histoire a mis à jour jusqu’ici.

Voici, brièvement, quelques uns des propos et des combats de celui qui vient de nous quitter. Il demeure  un phare, celui qui s’accordait avec Pierre Boulez pour conclure: qu’ « Il n’y a aucune fatalité dans l’histoire; l’histoire est ce qu’on y fait; l’histoire est une chose qu’on agit et non pas qu’on subit ».

*Editions Les Solidaires Intempestifs, juin 2015

 

 

La Fontaine: « JUPITER EUT UN FILS .. »

 

Pré-ado, élève trop « dissipé » aux yeux de mes parents pour pouvoir supporter sans dommages collatéraux les trajets quotidiens de demi-pensionnaire vers le collège plus proche, et sous la persuasive influence d’un directeur excellent VRP qui recrutait « large » de Rodez à Albi, je me suis vu cloîtré, à 20 km de chez moi, conditionné dès la sixième, dans un collège public, dénommé à cette époque cours complémentaire, boîte à concours post BEPC. Education quelque peu spartiate qui certes m’a valu de passer toute ma vie dans l’enseignement. Dois-je m’en plaindre? A l’époque incontestablement oui.

Pour les pensionnaires de ce « petit séminaire » républicain, les sorties étaient rares. Nous rentrions chez nos parents pour les « petites » et « grandes » vacances uniquement, tous les mois et demi environ. Les loisirs l’étaient tout autant. Hormis déjà l’inévitable foot et les promenades en rang du dimanche après-midi, restaient lors des récréations la belote, les osselets,  la lecture de quelques  « illustrés » interdits intra-muros.

Afin de tromper l’ennui des interminables heures d’études surveillées,le principal recours consistait en l’emprunt des livres de la bibliothèque aujourd’hui dénommée CDI: entre autres ouvrages l’Iliade, l’Odyssée, la Légende des Siècles, œuvres pour lesquelles il m’arrivait par défaut  de me passionner, les exploits d’Ulysse ou d’Hercule valant bien les mangas.  Ainsi, la mythologie ne recelait plus que peu de secrets pour moi. Il y avait   bien sûr aussi Alain-Fournier, Henri Bosco, Colette, Dumas, Giono et un penchant avéré pour La Fontaine dont J’éprouve quelque plaisir à vous faire partager un extrait de la fable (XI,2))  ci-dessous:

« Jupiter eut un fils,qui, se sentant du lieu

Dont il tirait son origine,

Avait l’âme toute divine……

En lui l’amour et la raison

Devancèrent le temps……

Le fils de Jupiter devait par sa naissance

Avoir un autre esprit, et  d’autres dons des cieux,

Que les enfants des autres Dieux ….

[Jupiter] assembla les Dieux, et dit: J’ai su conduire

Seul et sans compagnon jusqu’ici l’Univers,

Mais il est des emplois divers

Qu’aux nouveaux Dieux je distribue.

Sur cet enfant chéri j’ai donc jeté la vue:

C’est mon sang; tout est plein déjà de ses Autels.

Afin de mériter le rang des immortels,                                       

Il faut qu’il sache tout. Le maître du Tonnerre

Eut à peine achevé, que chacun applaudit…. ».                          

Les Dieux n’ayant rien d’humain, on rapporte que lorsqu’on demandait à Phidias quels humains lui avaient servi de modèle pour réaliser son Zeus (alias Jupiter) d’Olympie, il se contentait de répondre par ce vers d’Homère:  » Le Cronide dont la tête fait signe en haut des sommets bleus ».

Ainsi, en Grèce, le pouvoir  jupitérien du haut de l’Olympe se trouvait dévolu au fils putatif (non ce n’est pas une insulte, consultez le Robert) dont  l’intronisation  avait

lieu au pied de l’Acropole, place symbolique où Périclès fut le stratège le plus « éclairé » d’une forme de  démocratie oligarchique fondée sur une ploutocratie vivant du travail des autres en particulier des Métèques. Société hiérarchisée qui reconnaissait aux dits « citoyens », une minorité des habitants, le droit de vote et à certains seulement le droit d’être élus, où « démos » le peuple n’avait pas voix au chapitre. Voilà ce qu’il en était de la fameuse « démocratie »  athénienne tant louée par nos « démocrates » actuels, forme de pouvoir certes avancé pour l’époque, pourvu toutefois d’un correctif intéressant à ne pas oublier qui s’appelait l’ostracisme bannissant le dirigeant fautif de tentation d’absolutisme.

Le retour sur la littérature, par delà la succession des époques, permet de révéler des concomitances qui pourraient prêter à sourire.  Il y a ceux qui font des déclarations,il y a ceux qui les croient et il y a ceux qui, avertis, grincent des dents face à l’ironie d’une histoire toujours renouvelée.

De plus, même si l’histoire bégaie parfois, dit-on, l’auteur de ces quelques lignes tient à préciser que bien évidemment quiconque verrait dans ces diverses considérations une possible corrélation avec des événements qui s’inscrivent dans le contexte actuel de notre cinquième république serait certainement de très mauvaise foi.

Hugo: être la passerelle entre héritage du passé et promesses de l’avenir

       

 

un peu d’humour d’origine    intra-familiale  

                2016                         VS                      2018

Je ne peux résister au plaisir de vous faire part de ces précieux conseils qui me furent récemment adressés par un membre de ma famille, cela en prévision de la hausse de la CSG sur les retraites … et peut-être du réchauffement climatique:

  • afin d’économiser l’eau, restreindre la dimension du jacuzzi
  • afin d’économiser l’électricité, renoncer à la clim, rabattre le couvercle en cas de canicule
  • afin de préserver le budget de la CPAM ne plus boire  de sirop, s’en tenir à une boisson anisée moins chargée en sucre.

Selon l’aphorisme largement répandu: « à bon entendeur ………!!! »